CataMag

Battre son record, le record du WE ou de l'épreuve: une nouvelle logique du sport voile. Pratiquement, en 3 ans d'actions d'un groupe de bénévoles: 200 participants, un millier de runs, des BBQ party, des sponsors, une ambiance énorme. C'est simple, ludique, exigeant sur l'eau, cela a marché fort, vient d'une initiative de club et n'a jamais intéressé la FFVoile. Tant pis ;-)

A l’heure ou Jean-Baptiste Durier et son équipe d’ASO remportent leur pari sacrilège. Celui d’ imposer  un cata de sport à trois coques, support voulu au départ  par Vianney Ancellin (boss d’ADH Innotec) pour les trop vieux  … du cata de sport et de la F18. La révolution TFV, c’est aussi  un format à 30% Coupesque façon flying cata-Coutts, 20% engins de (proximité) de plage  et 50% raid F18, tout cela dans la cathédrale du Tour de France à la Voile. Essayons un  petit tour des manières de jouer un peu innovantes et/ou attractives avec nos catamarans.

On ira tous (casqué) au paradis du cata de sport volant

Avec le choix: via un monotype  e-buzzer (attention amis Phantomiens, trop de comm. tue la comm. :-) ) , un support olympique enfin abouti,  la question ici est de savoir quand le Nacra 17 vas être doté du système FCS du Nacra 20, celui du mode facile avec capteurs (S9, Whisper) ,le marché du Hobie 15 du vol sur 2 coques est prometteur,  ou simplement comme Bob Fisher l’a montré avec brio en upgradant un vieux classe A archimédien et bientôt sans doute un XXXX de base.

Si on peut voler à poil sur les plages naturistes, l’obligation du casque en régate volante est une évidence. Comme celle du slip sur une plage ordinaire et laissons les rebelles de posture  invoquer la liberté de se défoncer le crâne à l’amerrissage.  Hormis au sein d’une classe, séparer les volants des flottants relève de la même logique que les karting et F1 qui ne font pas les mêmes courses. Et en prime, oblige enfin le département voile légère à se demander si c’est pas un peu étrange de faire partager les mêmes bouées sous le vent à des Tyka et des Tornado.

Texel, éloge de la simplicité et du renouveau dans la « tradition », comme les Corsaires

L’épreuve reine du catamaran de sport a su s’adapter: quota maxi les premiers seront servis, après tu viens quand tu veux dans la semaine et tu régates avant le grand jour, l’inscription en ligne t’engage (sur ton matériel de sécu, ton assurance, ta jauge…) le compétiteur est responsable pas infantilisé, pas d’attente à l’inscription, le départ est à l’heure dite entre deux points, tu fais le tour de l’île et arrivée proche de la plage. Pas besoin de programmer X way-point  improbables, sur ton GPS de poignet.

Les Corsaires en France ont su adapter la formule géniale du raid catamaran aux attentes nouvelles. Des passages au ras des cailloux sous les remparts, un repas convivial,  pimentent le WE en complément d’une gentillesse et d’une organisation sans faille pour jouer avec la marée et un plan d’eau vite impressionnant. La rareté d’une épreuve tous les deux ans, fait aussi le sex-appeal de cet rendez-vous pour le compétiteurs et préserve le bénévole. Ainsi les Malouins démontrent qu’il n’est pas besoin de médailles et de titres de Champion fédéraux pour faire l’attractivité d’une épreuve et maintenir une participation à haut-niveau.

Les Baleines: bivouac et convivialité

Encore la tentation d’une île, ici celle de Ré pour un WE qui peut commencer le vendredi soir en dormant sur le spot de St Jean d’Acre. Une fontaine de punch, un repas et un bivouac au camping le samedi soir (on est à Ré…),un petit déjeuner et  une pasta party à l’arrivée le dimanche font un menu 3 étoiles. C’est toujours pareil et toujours différent, c’est pour cela que Jacques Boisnard et ses cheminots font le plein avec des bateaux et des équipages à 80% hors circuit. La trentaine de F18 sans  sous-F18 club imaginée dans les couloirs obscurs de la rue Bocquillon. La motivation est ailleurs que dans un rating farfelu et des médailles en chocolat.

La flotte collective : oui mais  sur des bateaux de régate… et aussi 1/2 collective sur des supports simples.

A la mode taureau rouge: 4 à 6 supports, pas plus, des régates courtes, des éliminatoires et des phases finales, mais pas sur des bateaux écoles: l’échec de la commission multicoque sur des Twixxy à Brest peut servir de leçon. La flotte collective en écartant l’aspect mécanique autant que faire se peut est le top du sportif (HC16, Olympisme, Laser…). Cela marche bien en habitable et en match race mais pas avec des pêches-promenades…  Si un championnat de France de voile collective doit servir à sous-payer des supports de location pour les bases nautiques, on marche sur la tête. Et il est perdu une occasion d’aider les projets sportifs des clubs de voile.

Pour des flottes plus importantes et un format plus tradi, la  Chatelaillon Hobie Cup a connu un franc succès en ajoutant ses adultes du groupe loisir/régate sur les bateaux du club avec des seizistes pratiquants sur des Hobie qui ont choisi de le faire sans spi… intelligence de compétiteurs.

Réussite qui s’inscrit dans la trajectoire  du Championnat de France Hobie Cat 16 classic lorsqu’il se positionne sur un spot avec une flotte HC16 existante (La Baule, Maubuisson-UCPA). Orion Martin par son idée et Françoise Dettling par sa détermination à imposer ce retour au source sont les auteurs de cette formule simple et savoureuse qui se déroulera à Carnac fin août. Ces flottes 1/2 collectives sont des portes ouvertes. En effet, celui qui n’est pas tatoué du petit monde des dingues de cata doit pouvoir de nouveau accéder au jeu de la régate par des supports simples (en apparence) et en temps réel. Hobie Cat 16 et Dart 18 constituent les deux flottes permettant cet accès à préserver.

Regatta in ze city

Le Bordeaux Cata Raid innove avec des F18 (dont des vieux pas sous-F18 club ffvesques) depuis 2 ans et c’est une des régates les plus intenses avec des « boundaries » limites en dur on se retrouve dans le schéma Couttesque où les adversaires se croisent sans arrêt pas étonnant que Damien Iehl duelliste de grand talent ait emporté la première édition.

Sous le soleil exactement

St Barth et la Martinique font le plein par un héliotropisme hivernal qui transpose et actualise le modèle des épreuves « CataWorld Cup » d’Yves Anrys dans les années 90. Happy few bronzés et surtout les amateurs de la Gentleman Cup qui gagnent un précieux sésame sur la Coupe  F18 (sans avoir besoin d’un sous-F18 spécial club FFV à 190 Kg…) sont les images d’un bonheur auquel le pratiquant aspire. Simple & imparable.

N’hésiter pas à commenter cet inventaire surtout pas exhaustif, et proposer des formats qui marchent dans votre club, c’est le moment…

Sur seulement neuf JO, le Tornado a contribué au tiers des six médailles d'or françaises depuis 1945. photo FT

Pas de structure d’excellence pour le catamaran de sport

Aujourd’hui encore le catamaran de sport permet à la France de placer trois équipages dans un top 10 mondial d’une série olympique. Dont les Champions du Monde en titre… Malgré  cette indéniable excellence française , le catamaran de sport est la seule discipline voile a ne pas disposer ni de pôles régionaux, ni d’un pôle national. Il y a dans le même temps: quatre pour les dériveurs , deux  pour les habitables, un pour le confidentiel skiff , trois pour la planche à voile.

Un jeune listé en catamaran de sport, c’est à dire ayant fait la performance internationale permettant d’être reconnu par le ministère jeunesse et sport,  n’a pas de structure. il ne lui est proposé qu’un « rattachement administratif » et des examens médicaux, certes précieux dans le cadre d’une entraînement intensif mais  qu’il a subi déjà une demi-douzaine de fois, s’il persiste,  le malheureux, dans des performances internationales. Belle récompense ! Courageusement et avec abnégation, une paire de techniciens assurent des entraînements avec des moyens sans rapport avec les séries « nobles ».

Et comme cela fonctionne en terme de performances, pourquoi changer ?  Poussons le bouchon plus loin et supprimons dans cette logique nihiliste toutes les structures existantes pour avoir le niveau des résultats français du catamaran de sport ! Ok, je sors ;-)

En l’absence de  filière jeune dédiée il était normal il y a 20 ans , que le catamaran olympique accueille des sportifs venus de supports lents. Ce n’est plus vrai aujourd’hui.

Plus sérieusement, alors  que  des compétiteurs issus du catamaran  brillent en Classe 40,  J80, Figaro et sur le support du TFV (Vauchel, Salomon, PA Morvan, Dary/Bellet/Melot, Dutreux, Villon…) en plus de l’olympisme (Besson, Vaireaux, Audinet), comment comprendre cette politique discriminatoire envers la filière catamaran.
Concrètement il est plus facile de tactiquer quand le virement coûte peu et qu’on a le temps puisque cela se passe à 5 noeuds. La voile moderne est rapide  demande ainsi un apprentissage long et spécifique.

Hormis olympisme et ISAF jeune ni équipe de France ni délégation tricolore sur les épreuves majeures du catamaran de sport

Il est surprenant de constater l’absence  d’équipe de France,ou de délégation, catamaran sur les épreuves internationales en F18 (200 équipages, 25 nations à Kiel), HC16 (120 équipages, 15 nations) ou en Classe A (les pros de la Coupe en sont…),  alors que le niveau sportif international vaut, hormis dans la tête des dirigeants fédéraux, celui du J80, SB20 ou de la Commodore Cup .

Pas plus d’équipe tricolore ou de collectif prévus sur les régates stadiums ou le cata volant basé sur des jeunes ayant l’expérience du catamaran comme l’équipe de France de Windsurf/funboard, ou délégation match race. A force de préjugés et l’absence de clairvoyance, on arrive sur les revers cinglants et les gaspillages du M34, du match-race féminin évacués par le Tour de France ou les JO.

jusqu’à 28 ans pour être reconnu comme un bon jeune  en Inshore ou match race, 25 ans en Funboard et 20 ans en catamaran de sport: rien ne justifie ces écarts.

La réduction année après année, sans équité par rapport aux autres supports, des spots haut niveau (HN) jeune, c’est à dire le sésame permettant d’être reconnu par le ministère, ou  en ne donnant pas d’objectif sportif  précis aux jeunes entre 19 et 25 ans, spécialement en équipage mixte (alors que c’est l’objectif olympique et donc au sein du contrat d’objectifs avec le Ministère) contribue à dévaloriser la filière et la vider des jeunes qui jouent le jeu et performent. L’argument du nombre trop important de jeunes français devant s’avère surréaliste puisque cela revient à leur reprocher le niveau de la formation, faire payer leur travail et leur talent.

23 ans comme limite HN jeunes en Formule 18 et 20 ans en Hobie Cat 16, cette différence est sans cohérence quand on sait que la F18 est plutôt pour les équipages de garçons (150 kg d’équipage) et le HC16 plus orienté mixte (130 kg d’équipage) et surtout incohérent avec le constat que les barreurs brillants en Nacra 17 ont plus de 30 ans…

Si l’on rajoute que l’on est jeune pour performer  en Inshore ou en match race jusqu’à 28 ans et 25 ans en Funboard, il est facile de comprendre que tout est fait pour détourner les jeunes à forts potentiels du catamaran de sport le plus vite possible. Cerise sur le gâteau à la grimace, l’éviction du HC16 de la filière jeune, la suppression du championnat  15.5 féminin et la fin du co-financement Tyka , avec un peu de paranoïa cela peut ressembler aux manifestation d’une volonté certaine de détruire cette filière basée sur le dynamisme des clubs.

Cela décourage insidieusement et quasi-systématiquement l’élite de cette filière jeune. c’est à dire ceux qui ont été capable de cumuler année après année des médailles sur les Championnats de France et de se sélectionner chez les bleuets une ou plusieurs fois pour l’ISAF jeune ou le HC16. Sans doute pour les remplacer par des jeunes venus d’autres supports. Ceci s’avère objectivement un très mauvais calcul à l’heure de la voile rapide sportive de la Coupe de l’América au Tour de France à la Voile, compétitions qui ont besoin de régatiers formés aux finesses du jeu à vitesse élevée.

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