Le texte du mail du 3 décembre 2013 du département voile légère.

Ce texte est la suite  de la fin du financement du Tyka en 2007. Etrangler le point d’entrée dans la filière jeune catamaran a été particulièrement efficace pour décourager les jeunes (et les clubs) d’une pratique sportive jeune en catamaran de sport. Malgré cela 1.763 jeunes sont classés en catamaran de sport pour 2013 et l’effectif du Tyka est de 193 classés et 28 équipages sur le Championnat de France. Plus ici, que le match-race ou le 29er. Verra-t-on alors un seul code imposé pour les 29er et 420 qui devront régater en temps réel ?

L’intersérie aux forceps ne marche pas pour développer une pratique

Reconnaissons une certaine continuité dans l’erreur des promoteurs de cette « avancée ». En effet, s’il persiste un doute sur le Topaz, les tests faits en 2008 ont montré qu’un Dragoon, n’a pas les mêmes performances qu’un Tyka et surtout que cette expérimentation n’a pas permis d’augmenter la flotte minime. Cela revient à assimiler Optimist et Open Bic en dériveur. Comme pour le HC16 et le SL16 qui partage un même titre de Champion de France espoir, on est ici dans le mépris du sportif qui a choisi le catamaran de sport.

Le département voile légère est même ici en contradiction avec la table des ratings FFVoile: Tyka = 1,374, Dragoon = 1,416,  4% théorique d’écart soit la bagatelle de 2 minutes à l’heure. Ainsi affirmer benoîtement que les supports ont des performances similaires est une approximation (euphémisme). Le cas du Topaz 14 révèle lui un certain amateurisme puisqu’il existe deux modèles avec spi le CX= 1,365 mais aussi l’XTREM =1,243. Imposer l’intersérie aux minimes complexifie le choix des clubs, rend toute démarche sportive beaucoup plus coûteuse en prime d’une équité sportive compromise.

Avec l’exemple du skiff qui a choisi ce mode de développement en France et qui stagne depuis 10 ans, on sait que l’intersérie, indispensable pour régater dans les clubs s’avère au-delà de la régate locale une source de frustration (course à l’armement et des ratings évolutifs sans transparence qui ne sont plus crédibles) et cette approche imposée  ne correspond pas aux attentes dans les régates avec déplacements. Le code unique FK14 c’est un moyen pernicieux d’imposer sans laisser de choix aux organisateurs et aux clubs l’intersérie dans les grade 4 interrégionale. Même avec du faux temps réel c’est handicaper la pratique. Concrètement il va être difficile d’investir ou de faire vivre des flottes existantes.

Est-ce une politique légitime démocratiquement ?

Vous pouvez toujours signer pour essayer de mettre en place une autre politique en phase avec les attentes des pratiquants. D’autant que si vous cherchez dans le programme de la liste du candidat Champion, hormis des banalités et autres poncifs et vous ne trouvez pas trace de ces évolutions concrètes qui sont décidées dans des obscures officines . Comme le Conseil d’Administration a un fonctionnement de chambre d’enregistrement: informations tardives  ou absentes (soumissions FFVoile à l’ISAF) et seulement 3 réunions par an, la concentration des pouvoirs dans une tour d’ivoire permet ce genre de dérives préjudiciables à notre sport.

Plus inquiétant, mais assez logique dans ce contexte, reste  que les auteurs demandent une identification des 3 supports pour être en mesure d’évaluer les conséquences de cette décision.Un doute Messieurs ?

Sur l’aspect financier rappelons qu’une économie de 50% sur les 95.000 euros consacrés à la soirée des Champions  permettraient de financer une dizaine de supports 14 pieds tous les deux ans, la base d’une véritable politique d’encouragement à la pratique (un championnat collectif puis une aide par la cession avec des prix bas à 3 clubs se lançant dans la filière) et accessoirement de faire travailler des entreprises françaises.

Franck Tiffon, administrateur de la FFVoile

La soumission australienne approuvée: "evaluate, select and introduce as soon as possible, suitable equipment for the Open Multihull event at the ISAF Youth Sailing World Championship"

Si le Nacra 17 est confirmé pour Tokyo, la grande nouveauté ISAFienne du meeting 2013 est de remettre sur la table le support jeune. Comme il était facile de le pressentir en se penchant sur les soumissions. Les mauvaises langues diront que la soumission australienne définie assez finement un produit d’un célèbre faiseur kangourou et que le Viper longtemps favori pour l’Olympe ferait un excellent lot de consolation support jeune. Au moins il y a ouverture du jeu. Nacra déjà comblé, reste à Falcon ou au Cirrus Q à monter un jeu d’appendices sustentatoires. Plus sérieusement, dans la formation des jeunes ont peut se demander si un support avec foils s’avère bien en phase avec l’apprentissage du jeu de la régate pour des moins de 19 ans… qui ont déjà un programme chargé entre: finesse des virements, le cadre (cet inconnu) et la maîtrise du départ. Mais ces détails,  l’ISAF s’en moque, faut que ça brille et que ça soit à la mode. Amen.

La politique fédérale du forceps et de l’élite de flottille, déjà dans l’échec, tombe ainsi complètement à plat.

Ici l’aveuglement et le manque de discernement du département voile légère de la ffvoile et de la commission jeune  qui ont institué  un Championnat espoir mélangeant deux supports s’avère maintenant flagrant. Au lieu de respecter le choix des clubs pour la flotte de formation des espoirs (HC16 ou SL16), la politique de sortir le HC16 de la filière jeune par des quotas dissuasifs et sans rapport avec la flotte internationale, se révèle aujourd’hui particulièrement inutile et à courte vue. Elle se confirme même  contre-productive pour la filière catamaran dans son ensemble qui continue a être celle qui a le moins de titre pour pratiquants jeunes (et plus de titre féminin depuis 2012, un peu couillon avec une pratique olympique mixte…)

En effet, il n’y pas eu de transfert de série mais des pratiquants qui en viennent à négliger un  Championnat de France sportivement abaissé. La question est comment vont faire les clubs pour gérer une nouvelle flotte, plutôt technique ? Une des réponses pourraît être laissons  l’ISAF, ISAFer et surtout les pratiquants et les clubs décider de ce qu’ils entendent faire. Je sais, c’est révolutionnaire.

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