lien vers la page fb du Tour de Ré, photo: ©Christophe Breschi SRR ‪#‎TourdeRé2016‬

La belle photo de Christophe Breschi -SRR sur le départ du Tour de Ré qui a regroupé près de 300 bateaux, est l’illustration d’une évolution forte de la voile sportive. Vianney Ancellin en dessinant un trimaran de 24 pieds pour les  devenus trop vieux de la F18 ne savait pas qu’il lançait ainsi un joli pavé dans la mare du petit monde de la  vrai régate môssieur,  où plus ton bateau est cher et plus tu vas vite en traînant ton plomb certes, mais avec élégance.

De la faute aussi à ASO qui s’empare d’un modèle en apparence bien sage et peu onéreux (55.000€) pour en faire le support d’un Tour de France à la Voile devenu sur-vitaminé avec du raid côtier à la F18 et des stadiums à l’Extrême 40/ América ‘s Cup. Flairant le bon coup, les gros teams pros se jettent dessus en 2015, la participation du Tour triple, les pros arrachent du winch, réclament des modifs, des ouvertures dans une jauge cadenassée par Vianney. Le boss d’ADH Innotec a raison de ne pas céder aux préparateurs bretons de la vallée des fous, les Diam24 vont sensiblement à la même vitesse. Les heures de préparation se logent dans une ergonomie améliorée.

le dragster, la F1 et le Paris-Dakar ce sont bien des disciplines distinctes

A l’issue du  Tour new look de 2015, le premier marin  du large pointe à la 6ème place. Résultat très honorable, mais que peuvent-ils faire face aux anciens du Tornado, excités comme des puces dans des teams blindés comme ceux du large, qui vont très logiquement truster les premières places ? Les transats sont plus rentables et se faire déboiter par les as d’un karting certes ex-olympique, montre  si besoin était, que le dragster, la F1 et le Paris-Dakar ce sont bien des disciplines distinctes.

En prime comme la filière jeune catamaran offre encore moins qu’avant, de débouchés de jeu tous les 4 ans aux garçons (le Cracra 17 est mixte), le Diam24 voit débarquer ceux qui ont fait un circuit 15.5-HC16-F18, qui ont vingt ans et toutes leurs longues dents. Bien sur les jeunes venus des bateaux lents ont leur place, mais le haut niveau globalisé reste avant tout un concept. Demander à Iker Martinez, Sofia Bekaterou ou Franck Cammas ce qu’ils pensent de Billy Besson ou Jason Waterhouse est sans doute plus concret. Les automatismes pris entre 12 et 18 ans peuvent s’acquérir après, croire que cela sera rapide et facile s’avère cependant un pari risqué.

Aujourd’hui avec un circuit qui s’élargi considérablement ce support permet de s’amuser avec les copains  un peu partout.

très katta (= lien,) plus du tout maram (= bois) et surtout très sport.

L’intérêt du Diam24 avec ses 3 équipiers (à 4 c’est un peu le métro à 18 heures) est qu’il permet de mixer des équipages et des savoirs complémentaires de deux mondes qui peuvent maintenant se rejoindre sur un support toujours très katta(= lien), plus du tout  maram (= bois) pour reprendre l’étymologie tamoul de catamaran.

Et surtout très sport. C’est cette recette qui marche fort pour l’équipage Champion De France Diam24 2016 qui associe Quentin Delapierre avec Mathieu Salomon ex du Hobie Cat 16 sur Lorina Morbihan, 3èmes sur le podium  Lorina Morbihan Mojito: Riwan Perron et Solune Robert sont eux 100% bicoques, juste derrière Team France- Groupama et un recrutement 100% pôle FFV donc bateaux lents.

Tu fais du cata d’abord et tu feras (bien !) du Diam 24 après: 40% des skippers annoncés du TFV ont un vécu cata fort.

500 kilomètres plus bas, les jeunes issus du HC16 de Marie et ses frères se perdent au bout de l’île de Ré après s’être extirpé dernier du départ parmi les 300 bateaux et avoir remontés les autres Diam24. Ils repartent 3èmes après leur jardinage et sur le retour par la face nord, les loustics qui doivent acheter un GPS  remontent seconds dans un vent mollissant font un joli coup à terre avant le pont de Ré sur l’équipage du local expérimenté et talentueux monocoquiste Loïc Avram qu’ils repassent, mais reste derrière l’équipage mené par le nantais Yves Courbon (ex top 10 français F18, spécialiste des raids F18). L’équipage du FRA22 gagne ainsi les honneurs de la ligne de cette épreuve dont le format simple et la convivialité assumée constituent le modèle de la régate populaire.

Parmi les 30 équipages du Tour 2016 sur les 25 skippers annoncés: 10 soit 40%  ont une expérience forte du catamaran de sport, le mix du Diam 24 fonctionne bien: Champanhac (F18), Walhain (F18), Dary (SL16-F18), Seguin (HC16), Mourniac (Tornado), Hainneville (F18), Salomon (HC16), Robert/Perron (HC16-F18), Daval (F18), Tiffon (HC16-N17). Sans oublier un certain Pennec (Tornado-X40), second en 2015, qui navigue sur le Diam 24 de Tahiti

le Diam24 c’est un gros  HC16/F18

Selon Moana Vaireaux, le Diam24 c’est un gros HC16, pour d’autres un F18 au près et un Zobie au portant. Il faut quand même veiller à  lancer la 1/2 tonne, ou au moins ne pas trop l’arrêter lors des manoeuvres. Le support est plaisant, assez fin à barrer, mais nécessite du muscle à l’avant. Travailler comme sur un cata de sport fonctionne même si des apports des habitables (communication, ordonnancement)  sont utiles à trois. Pas mal de détails bien pensés par Vianney, un mat charbon, un jeu de voile efficace, le Diam 24 c’est un joli produit qui donne envie de naviguer vite et régater en considérant cependant  la mesure du poids et de la largeur du bébé.

Montage et manip à terre pas si terrible que cela avec trois équipiers, vous pouvez laisser la bestiole au ponton comme un vrai bateau . Le moteur électrique doit être bichonné et économisé pour ne pas être embêté lors des entrées/sorties de port.

Enfin avec le Diam 24, sur le plan d’eau, hormis les catamarans affutés, planches et autres kiteurs, vous déboitez tout  le monde, ce qui n’a pas de prix et rend la journée plus belle :-)

Le ridicule de l’affaire Classe A où le Président Champion a du éteindre l’incendie allumé  par un département voile légère consternant et rappelé aux fondamentaux par un Andrew Landenberger pédagogue, illustre qu’en 2016 nous restons avec  une fédération incapable d’appréhender les évolutions de notre sport. Ce qui dépasse les Classe A, le catamaran ou le kite surf.

Il se pose la question de la lucidité de certains dirigeants  plus intéressés de savoir comment délivrer des licences sans passer par les clubs,  préserver leur hochet de pouvoir en réduisant le pouvoir des petits clubs, que d’analyser la situation et leurs échecs, écouter et proposer.

La baisse constante des licenciés volontaires clubs depuis 5 ans, s’avère ici moins affligeante que le triste spectacle du département « développement » qui essaie de nous faire croire que  les passeports des vacanciers suffisent à faire le succès des clubs. Le bureau de la FFVoile refuse toute innovation. D’autant plus si cette dynamique nouvelle passe par les pouilleux du catamaran de sport.

La raison invoquée : trop cher ! Ben voyons, c’est moins que la soirée des Champions ou le bénéfice 2015 de la FFVoile… Faire des bénéfices et payer des impôts s’avèrent plus prioritaires que l’aide aux projets sportifs des clubs, ou aux grands champions dont l’image est exploitée par une fédération alors qu’ils doivent remettre de leur poche pour rapporter des titres …

Vous avez un goût amer dans la bouche, cela se comprend.

Pour le bureau exécutif fédéral , afin d’équilibrer un fragile budget 2016, il vaut mieux taper dans les (conséquentes) réserves  faites sur l’argent des licences et de l’Etat pour  envoyer des dignitaires à Rio que d’aider les projets sportifs des clubs…

Ces informations car les  clubs FFVoile méritent mieux qu’une assemblée générale d’une fédération qui ressemble à un congrès du parti communiste nord-coréen où des dirigeant s’auto-congratulent dans le  mépris d’une vie démocratique élémentaire. Contrairement au moindre bulletin municipal où chacun des élus peut s’exprimer officiellement, les dirigeants de la FFVoile refusent un temps de parole aux représentants de 13% des licenciés à l’assemblée générale avant de soumettre aux vote des bilans univoques.

Cette attitude anti-démocratique est la même qui a fait rejeter notre projet  où le choix des délégués régionaux par les clubs à l’AG nationale repose sur une présentation de projets par des candidats. Ici la comparaison avec la fédération australienne est douloureuse: c’est incroyable et cela fait rêver, une fédération humble, qui informe et qui demande l’avis de ses membres !

Voici donc le projet , amendable sûrement, venant des expériences terrains. A faire circuler dans vos clubs ;-)

Franck Tiffon, administrateur de la FFVoile liste Frédérique Pfeiffer « Changeons NOTRE fédération »

changeonsnotrefederation.org #Horizon2020FFVoile

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