Pas de structure d’excellence pour le catamaran de sport
Aujourd’hui encore le catamaran de sport permet à la France de placer trois équipages dans un top 10 mondial d’une série olympique. Dont les Champions du Monde en titre… Malgré cette indéniable excellence française , le catamaran de sport est la seule discipline voile a ne pas disposer ni de pôles régionaux, ni d’un pôle national. Il y a dans le même temps: quatre pour les dériveurs , deux pour les habitables, un pour le confidentiel skiff , trois pour la planche à voile.
Un jeune listé en catamaran de sport, c’est à dire ayant fait la performance internationale permettant d’être reconnu par le ministère jeunesse et sport, n’a pas de structure. il ne lui est proposé qu’un « rattachement administratif » et des examens médicaux, certes précieux dans le cadre d’une entraînement intensif mais qu’il a subi déjà une demi-douzaine de fois, s’il persiste, le malheureux, dans des performances internationales. Belle récompense ! Courageusement et avec abnégation, une paire de techniciens assurent des entraînements avec des moyens sans rapport avec les séries « nobles ».
Et comme cela fonctionne en terme de performances, pourquoi changer ? Poussons le bouchon plus loin et supprimons dans cette logique nihiliste toutes les structures existantes pour avoir le niveau des résultats français du catamaran de sport ! Ok, je sors
En l’absence de filière jeune dédiée il était normal il y a 20 ans , que le catamaran olympique accueille des sportifs venus de supports lents. Ce n’est plus vrai aujourd’hui.
Plus sérieusement, alors que des compétiteurs issus du catamaran brillent en Classe 40, J80, Figaro et sur le support du TFV (Vauchel, Salomon, PA Morvan, Dary/Bellet/Melot, Dutreux, Villon…) en plus de l’olympisme (Besson, Vaireaux, Audinet), comment comprendre cette politique discriminatoire envers la filière catamaran.
Concrètement il est plus facile de tactiquer quand le virement coûte peu et qu’on a le temps puisque cela se passe à 5 noeuds. La voile moderne est rapide demande ainsi un apprentissage long et spécifique.
Hormis olympisme et ISAF jeune ni équipe de France ni délégation tricolore sur les épreuves majeures du catamaran de sport
Il est surprenant de constater l’absence d’équipe de France,ou de délégation, catamaran sur les épreuves internationales en F18 (200 équipages, 25 nations à Kiel), HC16 (120 équipages, 15 nations) ou en Classe A (les pros de la Coupe en sont…), alors que le niveau sportif international vaut, hormis dans la tête des dirigeants fédéraux, celui du J80, SB20 ou de la Commodore Cup .
Pas plus d’équipe tricolore ou de collectif prévus sur les régates stadiums ou le cata volant basé sur des jeunes ayant l’expérience du catamaran comme l’équipe de France de Windsurf/funboard, ou délégation match race. A force de préjugés et l’absence de clairvoyance, on arrive sur les revers cinglants et les gaspillages du M34, du match-race féminin évacués par le Tour de France ou les JO.
jusqu’à 28 ans pour être reconnu comme un bon jeune en Inshore ou match race, 25 ans en Funboard et 20 ans en catamaran de sport: rien ne justifie ces écarts.
La réduction année après année, sans équité par rapport aux autres supports, des spots haut niveau (HN) jeune, c’est à dire le sésame permettant d’être reconnu par le ministère, ou en ne donnant pas d’objectif sportif précis aux jeunes entre 19 et 25 ans, spécialement en équipage mixte (alors que c’est l’objectif olympique et donc au sein du contrat d’objectifs avec le Ministère) contribue à dévaloriser la filière et la vider des jeunes qui jouent le jeu et performent. L’argument du nombre trop important de jeunes français devant s’avère surréaliste puisque cela revient à leur reprocher le niveau de la formation, faire payer leur travail et leur talent.
23 ans comme limite HN jeunes en Formule 18 et 20 ans en Hobie Cat 16, cette différence est sans cohérence quand on sait que la F18 est plutôt pour les équipages de garçons (150 kg d’équipage) et le HC16 plus orienté mixte (130 kg d’équipage) et surtout incohérent avec le constat que les barreurs brillants en Nacra 17 ont plus de 30 ans…
Si l’on rajoute que l’on est jeune pour performer en Inshore ou en match race jusqu’à 28 ans et 25 ans en Funboard, il est facile de comprendre que tout est fait pour détourner les jeunes à forts potentiels du catamaran de sport le plus vite possible. Cerise sur le gâteau à la grimace, l’éviction du HC16 de la filière jeune, la suppression du championnat 15.5 féminin et la fin du co-financement Tyka , avec un peu de paranoïa cela peut ressembler aux manifestation d’une volonté certaine de détruire cette filière basée sur le dynamisme des clubs.
Cela décourage insidieusement et quasi-systématiquement l’élite de cette filière jeune. c’est à dire ceux qui ont été capable de cumuler année après année des médailles sur les Championnats de France et de se sélectionner chez les bleuets une ou plusieurs fois pour l’ISAF jeune ou le HC16. Sans doute pour les remplacer par des jeunes venus d’autres supports. Ceci s’avère objectivement un très mauvais calcul à l’heure de la voile rapide sportive de la Coupe de l’América au Tour de France à la Voile, compétitions qui ont besoin de régatiers formés aux finesses du jeu à vitesse élevée.
Billy Besson et Marie Riou écartés du titre "Marins de l'année" pour préserver les intérêts de la FFVoile ?
Extrait de l'article paru sur LeMonde.fr, où est la reconnaissance des sportifs qui se consacrent à l'Olympisme, à la voile légère ?
Déjà qu’une soirée à 95.000€, alors que les clubs, CDV et ligues tirent la langue cela est indécent. Surtout quand les partenaires, Volvo après Orange quittent le navire. Ceci explique sans doute ce que rapporte l’article paru sur LeMonde.fr.
Qu’importe le succès de Billy Besson avec Marie Riou en Nacra 17 ou de Charline Picon en planche. Il faut préserver les relations avec le dernier gros sponsor fédéral. Je ne sais pas si ce dernier est gagnant par ce choix, c’est aussi dommage pour Loïck Peyron qui n’a pas besoin de cela pour être un grand Champion.
Si vous sentez une petite odeur rance, c’est normal.