Une journée de pétole lors du championnat d’Europe Hobie a permis aux compétiteurs de regarder sur les écrans géants la retransmission de Cascais. Cela hurlait, rigolait, d’autant qu’il était facile de reconnaître des figures du circuit classe A, F18, Hobie sur les images. C’est la première fois de ma vie que j’avais l’impression de me retrouver au milieu d’un pub lors d’un match de rugby en regardant de la voile. S’abonner à la chaîne AC sur utube devient une évidence. Le matraquage de la course médiatique sur l’épreuve franco-française de la solitaire du Figaro, sans image, sans vitesse est celle des plaisanciers du siècle dernier, apparaît de plus en plus comme un anachronisme. La génération actuelle est celle de l’Extreme 40, de l’AC45 et plus génériquement du catamaran de sport à haut niveau. Les dinosaures de l’Olympisme n’ont fait qu’entamer un virage que les fédérations et autres officiels vont suivre bon gré, mal gré. Le remarquable mix entre skate board,18 pieds australiens, images de synthèse, réalité augmentée est celui réalisé par les organisateurs de cette Coupe du XXIème siècle, le film de 90 minutes ci-dessus est une illustration de cette (r)évolution. La concurrence avec le circuit des Extreme 40 est un autre facteur de progrès rapides dans la lisibilité et la popularité de la voile sportive. Le D35 reste un marche pied passant par les mécènes suisses, le trophée Clairefontaine a su ouvrir le chemin mais est aujourd’hui bien loin de cette compétition de niveau mondial. Si les vacanciers « ordinaires » ne savent pas faire un empannage sur un Moth à foil ou décoller en Kite, ils peuvent louer un cata sur n’importe quelle plage du monde et naviguer une coque en l’air, de la même manière que James Spithill. Cet aspect de la révolution est sans doute celui qui me plait le plus.

C’est durant le mondial F18 qu’il est apparu que des voiles Sail Innovation utilisaient un matériau en dehors des règles de  la jauge. Le jury international saisi durant cette épreuve n’a pas considéré les concurrents coupables. Après enquête, le site de la classe internationale publie les n° de certificats des voiles concernées par cette procédure d’ « emergency ruling ». La matière litigieuse est utilisée sur des patch, le nombre de voiles concernées sur le marché n’est pas considérable, beaucoup sont des voiles du team. Cependant ceci illustre la volonté du World Council de faire respecter la jauge F18, volonté en phase avec le succès de celle-ci.

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