Les filles en jeune envoient du gros bois, elles ont leur place au JO ! (photo Franck Tiffon)

Ci-dessous une petit billet de Françoise Dettling, qui bien que blessée  au genou n’en pense pas moins, attention pour les machos, ça pique un peu les yeux:

Les discours que l’on entend sur les cales de la part de ces messieurs, ne sont pas faits pour nous aider à penser que la parité homme-femme, est acceptée comme elle le devrait. Depuis la disparition du catamaran aux Jeux Olympiques, et l’idée qu’il y reviendrait en équipage mixte, les esprits se sont assez échauffés et jamais en faveur des femmes.

Les coureurs et les politiques qui oeuvrent depuis la disparition du Tornado (Open !!) pour le rétablissement d’un catamaran aux Jeux, sont encore surpris des choix finaux. Les femmes qui accèdent enfin à des supports plus fun, à la visibilité plus marquée, se voient rabaissées, par des discours phallocrates à un rang subalterne. Le plaisir, la vitesse, les sensations fortes et la puissance ne seraient–elles que l’apanage des  hommes ?

Toute l’histoire de la Voile Olympique au féminin est assez révélatrice. Et le choix des supports “Open“ tendant à faire croire que la parité est respectée, est assez risible. A la suppression du Soling, et pour satisfaire aux lobbyings, on choisit pour les femmes un bateau : le Yngling, Ce bateau, dont la traduction est “jeune garçon viril“, était en fait le bateau d’entrainement, pour les jeunes équipages masculins, n’ayant pas encore atteint le bon poids pour le Soling. Des équipages féminins ont donc navigué sur des “jeunes garçons “, les pieds accrochés à des menottes (rappel oblige). Poids d’équipage maximum : 205 kgs. Planing garanti à 35 nœuds. Pas besoin de Freud pour nous expliquer la symbolique.

Les “garçons“ se sont alors déchainés sur la morphologie et le poids de ces athlètes féminines, que l’on imaginait presque en Allemandes de l’Est de la grande époque. Le Yngling  et le Tornado sont sortis des Jeux. Arrivée du Match Race féminin sur un Elliott 6m modifié ; l’histoire se répéterait-elle ? Ses coûts excessifs  auront eu raison de lui. Exit le Match Race féminin au bout d’une olympiade qui n’a pas encore eu lieu !

Voici venir,  des bateaux, qui vont permettre aux “filles“ d’avoir de nouveaux objectifs sportifs aux jeux Olympiques. Et voilà que l’on voudrait nous faire croire, qu’après plus de 100 ans d’attente, nous prenons la place des hommes. Nous ne prenons que les places qui nous sont dues au sein de la Voile Olympique, tant qu’elle existe. Et si les formes des régatières, taille et poids, ne plaisent pas à certains voileux, qui ne sont eux même pas tous sortis du moule de Bratt Pitt, et bien… qu’ils aillent faire de la cueillette de cerises.

Du mythique, mais ancien, dessin de Hobie Alter aux catamarans les plus high-tech: une incroyable trajectoire pour les Hobie people. (photo Franck Tiffon)

Que ce soit sur la Coupe de l’América où  Mitch Booth déclare: « D’un point de vue technologique, c’est un monde complétement nouveau pour nous. De la manière dont les courses vont être arbitrées jusqu’au fonctionnement du comité de course. L’ambition de transformer l’America’s Cup est sur le point de devenir une réalité », révèle le skipper de China Team. « Nous y avons toujours cru, nous savions que cela était possible et prouver au monde de la voile et du sport en général que cela peut être fait représente quelque chose que nous soutenons à 100% « ». Et de fait ce qu’annonce en terme de spectacle la vidéo ci-dessous  enterre définitivement les bateaux plombés.

Le Professeur Michel Desjoyaux embarque lui carrément une partie de ce qui était, il n’y a pas si longtemps le top team Hobie sur son D35 pour préparer son équipage de ce qui va devenir le standard du off-shore:  Mod 70: Franck Citeau, Jean-Christophe Mourniac, mais aussi Alban Rossolin. Après une entame, qui révèle  une bonne marge de progression (…) sur le GP des Embassadeurs, Le Professeur, humble énonce: « je vais aller faire du F18 pour acquérir davantage les réflexes et accumuler les milles ».

Enfin, plus généralement  le retour en mixte du catamaran pour les JO est une des clefs pour que la voile sauve sa place dans le rendez-vous Olympique. Il se trouve que le support le plus populaire  dans la parité est celui de la tribu qui navique sur les coques bananes.

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