Cette semaine à l’Ecole Nationale de Voile et des Sports Nautiques (ENVSN) de Quiberon impossible de se déplacer dans un couloir sans croiser des médaillés ou des Champions de France espoirs en titre, des sélectionnés bleuets qui ont déjà connu le Championnat du Monde ISAF ou le podium du Championnat d’Europe HC16. Bref, les espoirs de la filière catamaran française sont là, il manque quelques sudistes. Que vienne donc chercher ces jeunes talents à l’ENV ? La baie de Quiberon et les infrastructures uniques de l’école sont les premiers éléments de réponses. Le plus important reste le facteur humain. D’abord une confrontation sportive, c’est à dire dans le respect des règles, avec les autres compétiteurs présents. Ensuite le savoir et l’expérience partagée par le staff de l’ENV. L’immense expérience de la rigueur de l’Olympisme de Philippe Neiras, directeur du stage, la pédagogie et la technicité d’Yves Clouet qui a su mener des jeunes français du top 15.5 français à l’élitiste HC16 européen, puis former la jeune garde française en F18, constituent un creuset où les solutions de l’ingénieur Paul Iashkine permettent d’apporter des angles nouveaux de travail indispensables aux progrès des jeunes sportifs. Rajouter une pincée de Moana Vaireaux pour les HC16, les entraîneurs des clubs qui ont obtenu le plus de médailles en 2011 et vous avez tous les ingrédients pour les 44 jeunes chanceux. De 7 heures 45, début du réveil musculaire à 21 heures 15 fin « officielle » des « débrief. » des navigations, le contenu est dense, le rythme soutenu. Le sérieux est au rendez-vous, il ne s’agit pas de frimer mais d’apprendre, chaque bateau est un concurrent sérieux et chaque speed-test un engagement. Dans cette première journée avec des conditions de molle plus houle, la difficulté était au rendez-vous. Demain du vent, à la fin de la semaine une régate interligue viendra conclure le stage.
Le vainqueur d’Alméria en Extreme 40 sur Alingui a sauté dans un avion pour rejoindre l’équipe française qui s’entraîne en baie de Quiberon. Cela mérite un petit rappel sur le parcours de Yann Guichard. Après un titre de vice-champion du monde jeune 420 avec Pierre Pennec, les deux protégés de Claire Fountaine vont faire une brillante préparation Olympique, à la lutte avec les féroces briscards de l’équipe française de Tornado. Les jeunots surdoués défiant tous les pronostics gagneront leur ticket pour Sydney à force de performances. Malgré une blessure (en VTT !) de Pennec au poignet, peu de temps avant les jeux, le jeune équipage joue pour le moins et fort crânement, une médaille. Ce n’est que le dernier jour dans une option osée qu’ils tombent du podium. Pierre Pennec et Yann Guichard se séparent.
Yann Guichard entreprend alors une seconde préparation olympique en Tornado mais en tant que barreur. Et ça marche. Avec Espagnon, puis le véliplanchiste Guyader comme équipier, ils vont se hisser parmi les meilleurs mondiaux, une place de 3ème lors des Championnats du Monde Tornado 2008 concrétise ce top niveau sur une longue période. Cependant point de sélection aux JO à Athènes. Qu’à cela ne tienne, le beau gosse de l’Île-aux-Moines intègre le monde du large par le haut. Il mène en parallèle, très intelligemment une trajectoire avec des succès en D35 et surtout en Extreme 40 (second du circuit en 2009 et 2010) dont il devient un des piliers.
Yann Guichard est donc aujourd’hui un choix pertinent et logique pour barrer un AC45 français. Si « Mr Multihull » s’est révélé particulièrement performant dans le mou/médium, gageons que Yann Guichard va apporter la touche de folie nécessaire pour frôler les limites des catas à aile rigide quand le vent monte. Darren Bundock avec un parcours similaire va prendre le manche d’Oracle à la place de Coutts. L’australien qui n’aime rien tant que de machouiller son écoute de GV en F18 vient de déclarer que si la situation est sous contrôle, cela signifie que l’on ne va pas assez vite… Cela promet spectacle et bagarre. Pour finir il faut noter que le point commun entre Peyron et Guichard est que les deux ont barré Alingui. De là à imaginer une équipe franco-suisse…
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