Quatre (4 !) 420 sur une finale régionale jeune dont un entraîneur, dans le même temps plus de vingt catamarans espoirs.

Malgré une dizaine d’Optimists financés par l’argent public, la série historique draine dans cette même région à peine plus de mômes, minimes, que les Tykas antédiluviens. Alors que la filière Opti  dispose de moyens, structures et entraîneurs dédiés, sans commune mesure avec le zéro pointé du cata pour minimes.

Car même le co-financement fédéral pour amorcer le bas de la série cata en Tyka est bien fini depuis 2007.
En attendant les gamins ont envie de vitesse et de surf.
Ce qui nécessite aussi finesse et équilibre.

Il y a donc un décalage important, une espèce d’inertie entre le terrain et les aspirations pour une pratique vélique du XXIème siècle.

Le retour au JO, la manne estivale pour les clubs (peu de vacanciers louent des nouveaux dériveurs si un cata est à côté…), le spectacle incroyable des AC45 font que le catamaran est LA pratique voile légère sportive qui regroupe le plus d’atouts pour un développement populaire.

L’image d’engins de plage colle à notre sport. Tant mieux ! Laissons les auto-proclamés experts de  la régate à faible vitesse , découvrir l’anticipation nécessaire et les subtilités du jeu entre 15 et 20 noeuds.

On est bien d’accord: à 4 noeuds tu as le temps d’analyser ou de voir le cadre  et s’infliger une paire de virements bascules prête moins à conséquence que sur un HC16 ;-) .

Certains continuent à critiquer ce qu’ils ne comprennent pas. Les vrais cadors humblement s’y collent.
Philippe Presti fait partie de ceux là. Sa victoire à Sanguinet en Classe A sur une pourtant modeste grade 4 n’est pas anodine. Bravo M. Presti !

La mixité Olympique imposée spécifiquement à notre sport est une nouvelle dimension, comment dire, complexe.

C’est surtout une nouvelle ouverture plus que les foils ou le mât carbone du Nacra 17. L’exclusion  de nos frères et surtout nos soeurs planchistes, du rendez-vous des années bissextiles, peut faciliter l’absorption de cette contrainte, qui fait fi des politiques et pratiques sportives existantes, où la non mixitude représente 80% des équipages.

Franck Tiffon-Terrade

Deux supports SL16 et HC16 mais un seul titre, tel serait le projet fédéral 2013. photo: Franck Tiffon

Le projet initial, dans le cadre de la réforme des Championnats de France visait carrément à sortir le Hobie Cat 16 de la filière jeune. Au vu de la dualité de supports toujours en vigueur aux niveau du Championnat du Monde ISAF jeune, des statistiques ffvoile (167 espoirs classés en 2011 sur HC16 , 54 en SL16) et d’une réaction de l’asso. Hobie, du chantier et de ligues influentes (Bretagne, PACA, Pays de la Loire), pour 2013 il y aurait un seul titre pour les deux supports.

Si le rating ffvoile (1,14) est commun au deux catamarans, il convient de rappeler que celui-ci n’est pas issu d’un calcul… Quand ces catamarans régatent ensemble, les équipages en Hobie jusqu’à 15 noeuds sont derrières, du fait principalement d’une meilleure manoeuvrabilité du SL16. Au-delà cette force de vent le jeu, à équipage équivalent, s’équilibre. C’est donc un drôle de Championnat de France 2013 qui serait instauré. On peut s’étonner des quotas très bas du HC16 au regard du SL16 mais il ne s’agit pas d’affronter deux supports qui ont des qualités.

Sacrifier un support emblématique comme  le Hobie Cat 16 dépasse largement les afficionados de la marque. Méconnaître aussi fortement la dimension internationale de l’icône du cata est un peu triste, en dériveur ce serait supprimer le laser.  Au-delà d’une filière jeune et d’un titre de Champion de France, le catamaran de sport souffre d’un manque évident de relais et  donc d’influence au sein des instances dirigeantes de la fédération. Il est possible de s’étonner (euphémisme) des propos publics de certains dirigeants fédéraux. On a l’impression que persiste un décalage entre l’image des « engins de plage » manoeuvrant mal, sans finesse etc…des années 70-80 et la réalité de notre sport.

Je crois  donc qu’il ne faut pas personnaliser le débat mais le recentrer sur ce que représente  aujourd’hui le catamaran comme sport à part entière sur tous les niveaux:

-plus de 2/3 des locations estivales, c’est une manne indispensable pour les clubs ffvoile  et une pratique sportive très populaire par sa facilité d’accès et la générosité des sensations partageables en famille.

- 4.152 classés ffvoile en 2011 soit près de 30%  des pratiques sportives de voiles légères, 41% pour les dériveurs hors opti et 21% pour les windsurf. Le catamaran, discipline récente est une pratique compétitive en développement qui subi des variations imposées sans aucune concertation avec les pratiquants. Pourtant il existe une 1/2 douzaine d’associations de classe très dynamiques (F18, HC, Dart, Classe A, Viper et SL), mais elles sont ignorées. Ces associations menées par des bénévoles gèrent pourtant des séries avec des Championnats internationaux relevés permettant l’accès aux listes des sportifs de haut niveau du ministère de la jeunesse et des sports (F18, HC16, SL16).

-un nouveau support Olympique qui séduit les plus grandes stars de la voile comme Franck Cammas. Quand ce grand champion veut faire les JO en 2016, il n’évoque ni le vénérable 470, ni même le remarquable 49er mais bien le Nacra 17. Il dit aussi que ce support l’éclate. Sans doute cela est une des clefs du succès du catamaran le plaisir est là même dans la quête de la performance.

-le pinnacle de la voile sportive, moderne et spectaculaire avec l’Extreme 40,  la Coupe de l’América, ses dérivés (AC45 et AC45 Youth) et l’engagement des frères Peyron, d’Edmond de Rotschild, avec toutes les retombées positives pour la voile qui vont avec: Paris-Match, Canal+ etc…

La voile au large continuera de faire rêver mais au XXIème siècle la voile sportive c’est sur deux coques, le train est en marche et ce mouvement comme les catas est plutôt rapide.

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