Ce film a influencé beaucoup de pratiquants. Que ce soit par les séquences sur le sable, les sauts de vague avec réceptions foireuses, aujourd’hui les Nacra 17 ne font pas beaucoup mieux , les moustaches village people, la coolitude absolue. Ce film est culte et permet de comprendre pourquoi le catamaran sous sa forme hobiesque est bien une mythologie de notre temps au sens où l’entendait Roland Barthes.
Alliance géniale du surf et de la voile qui révolutionne le sport voile depuis presque 50 ans, le catamaran est à la fois populaire et élitiste. C’est une histoire que chacun peut vivre sans être équilibriste, avec peu de formation le plaisir est là. Les héros de la voile moderne sont déjà pratiquement tous issus ou passés par les coques bananées, leurs cousines fléchettes petites ou grandes (tornadesques) ou les héritiers formulesques : Gabart, Seguin, Villion, Peyron, Cammas, Le Peutrec, Ashby, Presti, Bourgnon, Drummond, Hagara, Kermarec, Bundock, Guichard, Pennec, Morvan… j’en oublie qu’ils me pardonnent.
D’autres y viennent car le challenge sportif se joue maintenant sur deux coques, comme Dalton, Percy, Slingsby, Outteridge et Big Ben Ainslie himself qui dit, en prime, que c’est pas si simple que ça le cata. L’humilité d’un Lord. Le prof. Desjoyaux est attiré par les classes C, devenus comme les classes A, un passage obligé à la fois sportif et technologique pour les nouveaux afficionados. Gagner un Vendée Globe ou une Volvo et puis tenter la little Cup c’est une nouvelle hiérarchie sportive.
Les AC45 ont rendu (télé-)visible cette révolution, les AC72 font reculer encore les limites . Comment imaginer faire revenir la voile en arrière ? Et tout cela à partir de gars moustachus qui font les marioles au trapèze, sur le sable et au milieu des surfeurs. Le message du cata, son image, son système de communication, le mythe selon Barthes, est en place . Durablement.
Souvenirs de Carnac: le cata c'est ça !