un petit coucou à Monsieur Kermarec (13’57″ joue avec son crayon durant la réunion du design team…) qui officie au sein de l’équipe Oracle et que l’on voit dans le reportage ci-dessus.

On va faire péter le wifi du CVB à Maubuisson, j’espère qu’ils ont prévu le grand écran pour le GP de l’Armistice dans 4 jours. Après je suis absent et devant utube, do not disturb !

Pour une fois que la voile n’est pas qu’une catastrophe parmi les autres aux infos: mât en bas, « coulage » divers, hélitreuillage etc… mais perçu comme un sport visuellement attractif, faut pas se priver. D’autant qu’entre Plymouth et San Diego la différence sera surtout sur la qualité des hommes (je n’ai pas dit de la « viande ») embarqués.

D’où ma réaction sur le site de Matthieu Trebormat que j’aime bien, concernant la phrase suivante:

« En effet à la différence d’un monocoque, un cata stoppé face au vent est vraiment arrêté, et il met du temps à reprendre de la vitesse »

Proposition à nuancer fortement avec des dérives dont les choix de portances sont raisonnables: même face au vent, un coup de foc autovireur à contre te remet dans le vent et là le catamaran est (sauf erreur, on peut prendre les paris) le roi de l’accélération.

Sur les lignes de bons niveaux, F18, HC16, Classe A, les catas montent et sont même capable de se déplacer latéralement sur la ligne pour défendre leur place et se lance sans aucun souci (quoique aujourd’hui on se contente de monter en cachant son number, vu l’évolution de l’arbitrage des départs…c’est une autre question).

Donc le départ au largue on peut titiller un peu et dire que c’était pour aider les débutants qui ne maîtrisent pas leur canot à l’arrêt ;-) . Car le fait nouveau de San Diego reste l’arrivée en force des artistes du manche et de la partie d’échec à 20 knot.
Bundock, Pennec, Guichard, Espagnon rejoignent Hagara, Ogeltree et Ashby.
C’est du lourd.

Ces ex-Tornadistes, c’est la promesse d’une très grande qualité sur l’eau. Finesse et anticipation monstrueuse qui échappe sans doute à ceux qui ne sont pas habitué au combat à ce niveau et à ces vitesses. Pas de moqueries ici, juste un constat qu’il faut accepter.
Spithill (avec rien moins qu’ Ashby comme équipier) sur le mondial F18 fait dans le top 20 en 2010. C’est une belle perf.

La crainte est que l’on bascule dans un cirque non pas médiatique mais de gladiateurs .
Ces acrobates de la voile à 20 knot vont prendre des risques.

Surtout le jeu tactique va devenir plus intense et subtile (TNZ-Ashby était remarquable à Plymouth sur cet aspect). La capacité des catas à disposer de VMG équivalente sur des angles différents va être un paramètre de maîtrise majeure qui permet de se dégager ou de contrôler ses adversaires.

Après le mode de classement, c’est toujours celui qui arrive prems qui gagne. Les modalités de qualifications demandent une bonne dose d’attention et là effectivement c’est pas simple. Pour ma part et pour le moment, je ne sens pas de la part d’Oracle la volonté de fermer le jeu de manière exagérée et non sportive.

C’est un peu plus que beau, c’est une esthétique nouvelle. La marine en bois c’était le top au XIXème, les monocoques au siècle dernier, en 2011 c’est charbon, deux coques, dont une qui vole et aile rigide.

La révolution, c’est tourner sur soi-même, là on est plutôt dans une gigantesque avancée, merci MM Coutts, Ellison et tous ceux qui font ces extraordinaires images.


Le vainqueur d’Alméria en Extreme 40 sur Alingui
a sauté dans un avion pour rejoindre l’équipe française qui s’entraîne en baie de Quiberon. Cela mérite un petit rappel sur le parcours de Yann Guichard. Après un titre de vice-champion du monde jeune 420 avec Pierre Pennec, les deux protégés de Claire Fountaine vont faire une brillante préparation Olympique, à la lutte avec les féroces briscards de l’équipe française de Tornado. Les jeunots surdoués défiant tous les pronostics gagneront leur ticket pour Sydney à force de performances. Malgré une blessure (en VTT !) de Pennec au poignet, peu de temps avant les jeux, le jeune équipage joue pour le moins et fort crânement, une médaille. Ce n’est que le dernier jour dans une option osée qu’ils tombent du podium. Pierre Pennec et Yann Guichard se séparent.

Yann Guichard entreprend alors une seconde préparation olympique en Tornado mais en tant que barreur. Et ça marche. Avec Espagnon, puis le véliplanchiste Guyader comme équipier, ils vont se hisser parmi les meilleurs mondiaux, une place de 3ème lors des Championnats du Monde Tornado 2008 concrétise ce top niveau sur une longue période. Cependant point de sélection aux JO à Athènes. Qu’à cela ne tienne, le beau gosse de l’Île-aux-Moines intègre le monde du large par le haut. Il mène en parallèle, très intelligemment une trajectoire avec des succès en D35 et surtout en Extreme 40 (second du circuit en 2009 et 2010) dont il devient un des piliers.

Yann Guichard est donc aujourd’hui un choix pertinent et logique pour barrer un AC45 français. Si « Mr Multihull » s’est révélé particulièrement performant dans le mou/médium, gageons que Yann Guichard va apporter la touche de folie nécessaire pour frôler les limites des catas à aile rigide quand le vent monte. Darren Bundock avec un parcours similaire va prendre le manche d’Oracle à la place de Coutts. L’australien qui n’aime rien tant que de machouiller son écoute de GV en F18 vient de déclarer que si la situation est sous contrôle, cela signifie que l’on ne va pas assez vite… Cela promet spectacle et bagarre. Pour finir il faut noter que le point commun entre Peyron et Guichard est que les deux ont barré Alingui. De là à imaginer une équipe franco-suisse…

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