Ce très discret top gun de la voile française navigue en catamaran de sport (what else ;-) ), sur un Viper après avoir longtemps eu un Mattia S. Et en plus il est sympa !. Interview début juillet durant le mondial SL16 au Pyla où il accompagne son fils qui évolue dans le top de la filière jeune cata tricolore. photo: Franck Tiffon

« Cela fait 20 ans que je travaille dans la voile et ça fait 20 ans que j’ai l’impression d’être en vacances »

Michel « Mike » Kermarec est ingénieur Centrale de Nantes, Docteur-es-sciences (PhD) en Hydrodynamique. Ancien du CNRS et enseignant en école d’ingénieur durant 10 ans, il conduit une brillante carrière sportive qui le conduit à la 6ème place des JO de Séoul en Soling. Vainqueur de l’Admiral Cup en 1991, Michel Kermarec est tombé dans la Coupe depuis 1995 avec Marc Pajot. Parallèlement il a vécu l’aventure française des multicoques ORMA en commençant avec Peyron dès 1996.Son boss depuis 2003 est un certain Larry Ellison, il est responsable des appendices sur l’AC72 d’Oracle. Kermarec c’est du lourd.

Michel Kermarec: « ça me faisait tellement envie de voir les gens naviguer en petit cata, maintenant je ne peux plus m’en passer »

« Perso j’ai commencé par un Hobie 15 à Valence pour promener ma famille avec mes enfants très petits à l’époque. Puis de retour à La Rochelle, j’ai eu toujours envie de faire du cata et mes enfants aussi et mes enfants ont commencé comme cela. J’ai acheté un Mattia S  et puis maintenant un Viper, je ne peux plus m’en passer »
« Les manières de naviguer entre les « gros » et les petits catas sont assez proches »

« Faire du petit bateau ça aide à comprendre, c’est pourquoi le premier truc fait par l’équipe a été d’acheter des Nacra 20 (NDLR: Nacra 20 petits bateaux ;-) ), car personne n’avait vraiment la culture du multicoque dans cette équipe qui malgré le gros trimaran de Valence. »
« Même si les efforts et les temps sont différents les manières de naviguer entre les « gros » et les petits catas sont assez proches. On apprend plus vite sur les petits et on transpose sur les « gros ».

« Même avant l’accident on voulait faire quelques chose sur la sécurité »

Il y a des propositions faites par les différents challenges, d’abord la limite de vent (23 noeuds pour la Coupe), après le plan porteur des safrans , plus gros c’est mieux c’est mais avec une limite pour ne pas tomber dans des délires mais aussi et surtout la capacité de les régler afin de faire ressortir l’étrave. Le problème est que certains perçoivent qu’ils sont en avance et ne veulent rien changer. Ce qui m’agace car c’est un élément de sécurité, je suis prêt à mettre tous les plans sur la table et je ne comprends pas que l’on discute de cela.

« On a un nouveau jeu de dérives »

Mélange entre le J, le L et le S, on assiste à une convergence sur la forme. Il s’agit maintenant d’une question de proportion, le bon compromis est de décoller tôt avec pas trop de surface. Jiber en volant c’est la coordination entre la montée et la descente de la dérive. Ce qui est amusant est que même au passage du vent arrière on va encore plus vite que le vent….

Talentueux, souriant et décontracté, Billy B. est un grand Champion. photo: Billyb.canablog

Le tahitien est incontestablement le plus doué de sa génération et parmi les plus titrés, peu importe le support, sa capacité d’adaptation est incroyable. Tout commence par le Hobie Cat 16 et sa flotte internationale exigeante. Il devient Champion du Monde jeune Hobie Cat 16 dès 1997 et en 1999 et il est encore vice-Champion du Monde jeune en 2000.

Vice-Champion du Monde militaire voile en 2007, vice-Champion d’Europe Tornado en 2007 meilleur français, Champion du Monde Dart 18 en tant qu’équipier en 2008, 3ème du Championnat du Monde F18 en 2012, il est Champion du Monde F18 en 2013 et dans le mois qui suit, il devient maintenant le premier Champion du Monde Nacra 17 de l’histoire avec Marie Riou qui rentre ainsi par la grande porte dans le monde du catamaran.

Pour le Championnat du Monde Classe C de l’automne  (la petite Coupe de l’América) au sein du team Hydros dirigé par son compère et équipier Jérémie Lagarrigue, ils font partie des clients (très) sérieux. L’année Billy  ZE king n’est donc pas terminée. Second de la sélection pour les JO de 2008, le tahitien et son équipière ont commencé de la plus belle des manières le cycle qui va jusqu’à Rio en 2016.

Quelques mots de Marie Riou la queen du Nacra 17 (source FFVoile):« Après les bons résultats des RS :X et des 470, on voulait montrer que le Nacra français était là. Ça nous a mis un beau challenge car l’équipe est belle. Les suivants auront du mal à faire mieux mais ils pourront faire aussi bien ! Je suis contente d’être passée en cata, le support est génial, le bateau va vite. Je ne connaissais pas le catamaran avant et je n’avais pas l’habitude de dépasser les 10 nœuds sur l’eau ! C’est très très fun et, avec Billy, c’est génial. Il m’apporte énormément. Je prends note de tout ce qu’il me dit et le voir arriver ici avec déjà un titre mondial, ça m’a mis en confiance. Je sais que je navigue avec l’un des meilleurs barreurs en catamaran. Il sait ne pas se prendre la tête et c’est un très bon barreur. Il sait faire avancer le bateau, il a le feeling. »

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