Roland Gaebler est pour le catamaran de sport en mixte. (photo: TeamGaebler)

Le personnage force la sympathie, pas seulement car c’est un excellent communiquant. D’abord, c’est sa fidélité , car après un parcours sportif remarquable (une médaille de bronze au JO et une foultitude de titres nationaux et internationaux),  il n’a pas abandonné le Tornado dès que les sirènes Olympiennes se sont détournées du magnifique plan de Rodney  March. Ensuite car il a su anticiper les demandes de mixité du CIO et montrer que l’on pouvait être Champion du Monde avec une équipière ravissante; Nahid son épouse et un spi de 24 m2. Enfin par son approche certes modeste du circuit Extreme 40, mais surtout particulièrement ouverte, un équipier local à chaque fois et un drapeau Européen à l’image de l’équipage: Bruno Dobois (CAN, une vision large de l’Europe ;-) , Sebbe Godefroid (BEL), Nicolas Heintz (FRA) and William Wu (CHN) pour l’étape Chinoise du circuit où ils obtiennent une honorable 8ème place. Etape Chinoise sur laquelle l’équipage du Team Gaebler gagne 3 courses dont une en match-race contre Ian Williams et lui inflige 2 pénalités durant le pré-start… Excuser du peu. Ce qui est particulièrement réjouissant au final c’est l’enthousiasme et la férocité sur l’eau digne d’un junior dont fait preuve Roland Gaebler et sa capacité à donner une dimension nouvelle à notre sport. Il est un des promoteurs du  close-combat sailing cher aux organisateurs de l’Extreme 40, durant la semaine de Travemünde, cela s’appelle la « speed sailing arena ».

Voici la principale vue des camarades de jeu sur William et Jean-Christophe en 2010. (photo WV)

Les yeux malins et rieurs, la faconde du sud-ouest, bonne humeur permanente sur le parking ou la plage, William est heureux avec son Tornado. Je vous laisse découvrir le parcours nautique autodidacte de cet ingénieur, marié et père d’un garçon de 15 ans et d’une jeunes fille de 19 ans. Cette trajectoire montre que notre sport est ouvert au delà des formats usuels et que l’on peut venir prendre du plaisir et jouer la performance.
Cette place de n°1, juste devant son équipier habituel Jean-Christophe Caye et 1250 autres classés, est aussi remarquable en considérant le support. En effet complètement à rebours de la mode et des discours sur les petites bombes, le sociétaire du club de Sanguinet, spot de Classe A, a su imposer dans la bagarre du temps compensé, le choix du (superbe) Tornado devant la flotte des Spitfire, Viper et Mattia Esse. Cela aussi bien dans la pétole que dans les conditions très viriles du dernier GP de l’Armistice. Je sais pas pour vous mais moi je ferai bien un tour de Tornado avec mat charbon.

Somptueux petit matin du dernier jour de l'Eurocat 2010. (photo Franck Tiffon)

CataMag: quel est ton meilleur souvenir de cette saison 2010 ?

William Viaud: assurément, le raid de l’eurocat ! Je n’avais jamais fait le tour de Houat et navigué avec autant de canots ensembles. Plus de 150 catas sur la ligne de départ il me semble : très impressionnant !

CataMag: le Choix d’un Tornado, c’est pas un peu pour des experts, (quel est ton parcours nautique) ?

William Viaud: j’ai toujours été attiré par les « camions » ! Et puis les routiers sont sympas…
Autodidacte de la voile (jamais été à l’école), j’ai commencé à naviguer en planche à voile. Mon premier cata, je l’ai eu à 30 ans et ce fut un vieux Hobie Cat 18 Classic, puis je suis passé sur un Prindle 19 de 91 que j’ai beaucoup bricolé : tu l’as connu d’ailleurs en de nombreuses configurations…
Comme beaucoup, je pensais le Tornado inaccessible techniquement et financièrement pour moi. J’ai eu le malheur/bonheur de croiser le chemin du président de la classe (AFTOR). Après avoir participer en temps que bénévole avec lui à l’organisation du Mondial Tornado de La Rochelle en 2005, j’ai fini par craquer. J’ai fait l’acquisition de FRA264, un Marström de 1997 pour un coût aux alentours de celui d’un F18 de 5 ans avec lequel j’ai navigué prés de trois ans. Avec l’aide de l’asso et la fin de l’olympisme, j’ai pu investir sur une nouvelle occasion : un superbe Marström de 4ans et de dernière génération en super état avec lequel je navigue aujourd’hui.
Le Tornado est une catamaran extraordinaire : fin, puissant, plaisant, ludique, un vrai plaisir à barrer, même pour mon fils qui débute et qui en apprécie les sensations de vitesse. Je le conseille à tous. Il m’arrive aussi de sortir en solo jusqu’à 3 bft avec les trois voiles… Alors le Tornado pour les experts ? Oui sans doute, mais seulement pour les J.O.

CataMag: quelles sont les épreuves que tu as envie de faire en 2011 ?

William Viaud: Le seul défaut du Tornado, c’est sa faible représentation en régate ou raid. Nous étions quatre à l’Eurocat et cinq à l’Armistice. De ce fait, nous devons systématiquement courir en INC et les manches s’apparentent  plus à des spéciales de rallyes où il faut réaliser le meilleur chrono pour s’affranchir du handicap du rating.
Le programme sera sans doute comme chaque année : les régates des clubs de Gironde, ne serait-ce que pour soutenir ces derniers dans leurs efforts pour organiser des manifestations pour les « gentils navigateurs ». Puis un ou deux déplacements sur de plus gros rassemblements où il y a plus de chance de retrouver les amis et d’autres Tornados : Eurocoat, Raid des Baleines, …Tout cela dépendra aussi des disponibilités de l’équipage.

Merci William, pour les amateurs, je crois qu’il y a toujours des Tornado à vendre à l’ENV (Quiberon) et au Pôle de La Rochelle.

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