Utilisant la dynamique de la Coupe de l'América new-look, la fédé US lance en partenariat avec Oracle et Hobie un programme éducatif d'envergure.

Vous ne pourrez pas rater le petit Wave noir à l’entrée du Nautic. Il symbolise une voile à la fois simple, populaire et sportive. Aux Etats-Unis la Wave est une série monotype particulièrement dynamique en solo qui permet, aussi par l’action des passionnés d’une classe forte , de beaux rassemblements et des affrontements régatiers de bonnes tenues.

Pas étonnant alors que ce petit catamaran de sport soit le premier de la collaboration entre un constructeur, une paire de visionnaires de la voile sportive du XXIème siècle: Larry Ellison , boss d’Oracle et Russel Coutts , metteur en scène d’une Coupe d’anthologie et une fédération sportive tournée vers ses pratiquants.

Il s’agit de former des pratiquants. Pas plus, pas moins et cela en facilitant économiquement l’accès à notre sport. Basique, me direz-vous. Pas tant que cela si l’on regarde ce qui se passe de l’autre côté de la mare Atlantique.

Après 98.000 € pour un relookage « charte graphique », 95.000 € pour une fastueuse soirée annuelle des Champions, une étude de marché financée avec l’argent des clubs, révèle implacablement l’échec d’une politique fédérale dépassée.

Ce n’est pas avec une question biaisée finale:  » Indiquez si vous aimez la Fédération Française de Voile en lui donnant une note de 1 à 20«   (10,1 pour l’ensemble des français, 16,4 pour les licenciés) qui permet de regarder en face la réalité. D’abord, comme tout un chacun licencié, j’aime ma fédération via mon club et mes camarades de jeu. Plus objectivement pour bien comprendre le biais grossier induit par cette formulation, imaginons les réponses en rajoutant simplement « la politique de » dans un premier temps -chiche !- et en substituant République Française  à FFVoile sur ces deux questions. Les sondés plébiscitent sans aucun doute notre République Française et sont sans doute moins amènes sur la politique menée. Qu’en pensez-vous ? Ainsi transférer ce capital sympathie détenu par NOTRE fédération, s’avère un peu pathétique.

Une astuce digne d’un sondage pré-électoral payé par le candidat cherchant à se rassurer, qui ne permet pas de répondre à la contradiction majeure que révèle la lecture de cette étude (dont le coût reste accessoirement à connaître).

En effet comment expliquer que, selon cette étude: 12 millions de français sont intéressés pour découvrir la voile, 3,3 millions pratiquent et le triste constat fait par le bureau exécutif de la FFVoile en septembre: celui  de la baisse des licenciés en 2013. Ooooops,  ça pique les yeux !

La belle leçon de l’American Sailing Association

Sachant que le budget annuel de la FFVoile tourne autour de 11 millions d’euros. Le président Champion a déclaré qu’un million d’euros a été consacré en 10 ans à la filière catamaran (entre 1999 et 2008 principalement) soit moins de 1% par an du budget fédéral. Ce chiffre sur une décennie est aussi à rapprocher de la dépense d’une soirée des Champions qui pourrait se faire à moindre coût et du prix affiché du nouveau logo (pardon identité visuelle c’est plus riche ;-) ).

Je reviens sur le coût annuel d’un siège parisien (> 400.000 euros/an), pour signaler qu’il gonfle par un artifice de présentation comptable, le budget investissement. Budget  fédéral qui sans cela, se révèle étouffé par ses charges de fonctionnement et donc incapable d’investir dans ce qui compte vraiment: la dynamique sportive des clubs.  On est ici dans l’analyse classique d’une organisation administrative. Au XIXème siècle le poids économique  du ministère parisien de la marine était inversement proportionnel au nombre de bateaux sur les mers du globe. Sauf que l’on est plus au XIXème siècle.

Le bureau exécutif qui gouverne la fédération selon l’expression d’un vice-président, préfère conserver 500.000 euros de disponiblité et la valeur nette (valeur du bâtiment – solde des emprunts) d’un siège estimée à 3 millions d’euros. C’est un choix à assumer au regard des clubs qui ne peuvent pas investir dans des projets sportifs.

La fédération Américaine montre qu’il est possible de faire autrement même en utilisant des concepts de « marketeux ». Travaillez sur le produit plus que sur l’emballage demeure le vrai pari sur l’avenir.

Franck Tiffon, administrateur de la FFVoile liste Frédérique Pfeiffer (Changeons NOTRE fédération)


Cette vidéo est l’illustration des propos de Philippe Presti , le coach d’Oracle, dans Sud-Ouest: « Avant, il fallait naviguer pour partager les émotions, c’était un sport participatif. Avec les AC72, la voile est spectaculaire, belle à voir et à la limite, on n’a plus envie d’être à bord, parce que c’est un sport extrême. Cela a marqué les gens, même les personnes qui ne sont pas familières de notre sport. »

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