Un programme c'est annoncer ce qui va changer. Les principes du projet de la liste Frédérique Pfeiffer: transparence, concertation, plus d'argent sur le terrain sont transposables à toutes les pratiques de la voile.

Les élections à la FFVoile méritent un débat  dans les clubs, projet contre projet et des élections dans les ligues de délégués sachant pourquoi  et pour qui ils vont voter

Plus nous avançons dans le processus électoral et plus il révèle un mode de fonctionnement qui n’est pas à la hauteur d’une fédération moderne. La date des élections fixée dès le 14 juin mais révélée le 18 septembre dans l’appel à candidature s’avère un sacré trou d’air démocratique. Cette décision, comme la contestable réforme des Championnats de France a été publiée plus de 5 mois après la tenue du Conseil d’Administration du 14 juin 2012. Pas de bruit, pas de vague ?

Il faut attendre 14 jours avant le scrutin pour voir apparaître la liste sortante, légèrement remaniée et un programme, qui n’est qu’un vague cadre administratif. Pas de problème en fait puisque ceux qui vont voter ont été élu début 2012 pour représenter les ligues dans une assemblée générale ordinaire. Si l’on rajoute que les statuts et règlements intérieurs de la FFVoile distingue les assemblées générales électives des autres assemblées, la boucle n’ est sans doute pas aussi bouclée que ça.  Dans ce contexte Frédérique Pfeiffer, en tête de l’unique liste en face de celle sortante, a demandé à Jean-Pierre Champion d’initialiser un nouveau processus électoral. Il s’agit que les licenciés au sein des clubs puissent débattre afin que les élections des délégués de ligue ne se fassent pas à l’aveugle, mais en connaissance de cause. La voile sportive française mérite ce débat.

Le programme de la liste sortante n’est qu’un cadre administratif: les choix sont masqués, on se moque des licenciés.

Un programme politique c’est annoncer des choix. Pour la liste sortante, on a une description de la FFVoile, puis des objectifs qui sont ceux de la délégation de services publics, enchaînés avec une accumulation de poncifs flous: « - Augmenter le nombre d’adhérents et nous ouvrir à tous les publics, notamment grâce à la voile à l’école, et les séniors, » Ben oui ;-) « - Obtenir des résultats dans les grandes compétitions internationales, » Encore, Encore ! et celui que je préfère: « - Gérer et administrer avec efficacité, ».

Sur le second point il est assez amusant de comparer les propos de la tête de liste sortante dans son programme: « Nos résultats sportifs sur l’olympiade sont globalement bons, mais améliorables » avec ce que le même Jean-Pierre Champion déclarait il y a 3 mois via Eurosport sur les JO de Londres: « On a pris une gamelle ».

Cela révèle un des vrais caractères de cette liste, l’absence de remise en cause et on rejoue avec les mêmes. La création d’un comité théodule destiné à suivre le haut niveau n’est qu’un pansement sur une jambe de bois qui permet de cadenasser encore plus. Pourtant l’interview de Jonathan Lobert et de son entraîneur Le Castrec dans Voiles et Voiliers est révélatrice d’une des clés de la médaille: avoir de l’autonomie dans le travail. Que la fédé fixe les règles et basta !

Le malaise est profond, réel. Il résonne à chaque acteur que nous croisons

et aujourd’hui dans Voiles et Voiliers actuellement en kiosque à acheter non seulement car les pages de ce spécial salon sur les catamarans sont bien faites. Outre le coup de gueule des Laséristes,ci-dessous un extrait du courrier des lecteurs, le mail de Pascal Beudin, dirigeant d’un club et d’un comité départemental de voile qui s’adresse à la rédaction du magazine, s’avère une bonne synthèse.

Avant pour faire la Coupe il fallait traîner du plomb. Mais ça c'était avant ;-) . photo: Gilles Martin-Raget ACEA 2012

Vieux motard que jamais donc : la FFV participe  à l’aventure des jeunes de la French Youth Team . C’est d’autant plus  important que la plupart  de ces jeunes sont issus de la filière catamaran, bravo pour leur initiative, cette capacité à regrouper les deux équipes est remarquable.
Ne faisons pas la fine bouche même s’il faut avoir en mémoire les 188.000 euros alloués en 2011 aux équipes de match race à rapprocher avec les 5.000 euros du budget fédéral pour le haut-niveau catamaran. L’habituel dédain pour « les engins de plage » doit affronter la réalité de la voile sportive du XXIème siècle: la Coupe se joue en catamaran.
Ceci dit il y a des finesses dans le match race à 20 knot qui demandent sans doute des approches nouvelles. Marc Bouet expert des duels encadrera avec Franck Citeau qui s’occupe des prétendants à Rio les jeunes sur les KL28 pour essayer de dégager des points de repères face aux Hollandais, Américains, Argentins, Italiens et Kiwis annoncés.

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