Pierre Leboucher équipe de France 470 au JO de Londres et Julie Bossard 470 et matche race féminin ont passé 3 jours à l'ENV pour essayer le catamaran de sport en mixte. photo: Franck Tiffon

Après Franck Cammas le héros de la Volvo qui annonce à peine descendu de son 70′ que son souhait est de faire les JO en catamaran de sport, après Damien Seguin porte drapeau de l’équipe de France pour les jeux paralympique, qui à l’instar du sprinter  Pastorius, veut se confronter aux valides en … catamaran de sport, la série des essais, tests et autres  mouvements vers l’olympisme se confirment jour après jour.

A l’ENV le rythme pour les 7/8 équipages qui s’entraînent sur Viper s’accélère. Ils passent d’un stage une semaine sur 4 à un stage à une semaine sur deux, puis il est prévu de monter à 3 semaines sur 4… Stages qui commencent le lundi matin à 06 heures 30, pas de debrief. après 19 heures 30 cependant. Malgré cela des journées bien remplies avec des navigations longues qui labourent la baie de Quiberon et ses alentours, rajouter à celles-ci des séances de préparation physique pour corser le tout. La fédération à pris commande de 4 Nacra 17 en route vers l’Europe selon le site de Nacra et leur attribution sera déjà un premier choix et constitue un premier enjeu.

Leboucher/Bossard essaient, Jeanne Gregoire parmi les autres noms de la voile qui veulent se frotter à cette nouvelle approche. Notons aussi qu’Olivier Backès et Ingrid Petijean ont formé un équipage nouveau sur le Viper lors du 32° Critérium de la Méditerranée à Marseille. Bref, gagner sa place pour Rio ne sera pas facile et demandera travail et talent.

Travail car si le concept de monotypie et de bateaux fournis pour les JO éloigne le spectre  de la série « à matériel », le fait d’autoriser 3 jeux de lattes avec des raideurs différentes va demander un certain temps pour affiner des polaires indispensables pour performer.

Comme dans les guignols, « le Prince il parle, mais pas à toi »petit licencié de base. Il écrit aux Présidents des ligues qui transmettent aux grands électeurs. CataMag s’est procuré ce document. L’intérêt est d’avoir un aperçu des éléments de réponse du candidat Jean-Pierre Champion.

Quelques erreurs du candidat puisqu’il ignore sans doute que Frédérique Pfeiffer en tant que professeur d’EPS est sensible aux questions de l’Ecole Française de Voile. Elle présentera dimanche des solutions au marasme généré par la réforme ratée des assistants moniteurs de voile et aussi une piste sérieuse, issue du terrain pour  revenir à une pédagogie dans l’enseignement plus efficace.

Quand à l’habitable on peut noter que plus de la moitié des membres de la liste en font régulièrement. Membre de la liste Frédérique Pfeiffer, Yvan Bourgnon a gagné la transat en mini 6.50 (une seul coque, non ?) et que Victorien Erussard vient de gagner un Championnat côtier habitable en Bretagne Nord, en vue de préparer le Tour de France à la Voile. Oooops.

Quand à parler de corporatisme, il est fort curieux de constater le concept nouveau et la statistique qui va avec, que vient d’inventer pour l’occasion le candidat Champion. En effet, vous pouvez regarder sur votre licence FFVoile, il n’y a pas marqué votre pratique et heureusement vous pouvez faire du catamaran, du  dériveur, de l’habitable et toutes les formes de voile.

Sur les statistiques coureurs le candidat Champion confirme que si l’on met à part l’ optimist, il y a presque autant de gens qui font du catamaran que du dériveur et plus que de la PAV. Mais franchement ce n’est pas très important, puisque au sein de la liste de Frédérique Pfeiffer, la plupart des candidats font ou ont fait autre chose que du catamaran, de l’habitable, mais aussi de la planche, du dériveur et même du kite….

Comparons le coût du financement du Match Race Féminin et le nombre de ses participantes au Championnat de France de cette spécialité avec celui du Tyka et rions un peu.

Après ces amuse bouches, on attaque le lourd, puisque le candidat Champion indique que 160 Tykas ont été cofinancés en 5 ans de 2000 à 2004. Combien d’Optimists ou de 420 financés par les collectivités locales durant la même période ? Combien d’argent consacré au match race féminin pour un Championnat de France à 8 équipages ? Mais vous comprenez, cher ami, il y a d’un côté les disciplines nobles, et puis celles pour les petits clubs. Ne tombons pas dans ce piège, car le bonheur de naviguer est dans toutes les pratiques.

Sur les spis pour le Championnat de France on voit là l’ignorance de ce que ce morceau de tissu représente économiquement et pour la dynamique sportive d’un club. 173.000 euros, le coût sur 4 années des spis c’est pratiquement ce que l’on peut économiser chaque année sur le siège social de la FFV (408.000 euros par an). Mais vous comprenez, il faut des palais pour les princes et les puissants.

Quand au financement par le département développement de voiles pour les catamarans, il s’agit de voiles spécifiques pour les stages et la voile scolaire. Car oui le catamaran de sport est le moteur économique des clubs, car facile et donnant des sensations pour les estivants et les débutants (60% des revenus des clubs en Charente-Maritime).

Et puis ne soyons pas pingre, offrons un stage en catamaran aux jeunes qui ont monté un projet « Youth America’s Cup » sans la FFVoile. Que celle-ci raccroche, vieux motard que jamais, les wagons de l’initiative de jeunes venus principalement du catamaran de sport s’avère un évènement opportun, pour dire que le catamaran n’a pas été oublié. C’est de bonne guerre, même si la ficelle est grosse.

L’unité d’une fédération de clubs comme la FFVoile, ne repose pas sur la volonté de conserver le pouvoir pour quelques uns durant des décennies. L’unité d’une grande fédération, Monsieur Champion,  repose sur  le partage d’un projet commun choisi à partir des clubs.

C’est pour cela que le trou d’air démocratique fédéral, qui a avancé de 3 mois les élections et caché 3 mois la date  choisie est particulièrement choquant. Les clubs, cellules de base de la FFVoile ont été privés d’un débat, projet contre projet qui aurait permis de désigner des délégués, sachant pour qui et surtout pourquoi ils vont voter.

+ de transparence, + de concertation et + de moyens pour les projets sportifs des clubs, vous comprenez que cela commence à chatouiller car cela dépasse le catamaran de sport .


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