High in the sky.

Deux fusées qui se tirent la bourre à 23 noeuds au près, du contrôle, des enfournements (bien les coques fines d’Oracle ici), Dean Barker qui cabre son 72 pieds comme une vulgaire mobylette, les gerbes d’eau à près de 40 noeuds sur le bord d’arrivée avec les deux monstres dans un mouchoir de poche (8 secondes !), le grand spectacle offert est un cadeau pour notre sport. Coutts et Ellison ont réussi leur pari hier soir. Non pas seulement, car Oracle a gagné une première course et réduit le score à 3 pour ETNZ et -1 pour le defender. Simplement, car ce qui était dans leur petit film de synthèse de présentation de janvier 2011 de leur projet fou, prémonitoirement (car à l’époque voler n’était pas prévu) sous titré « flying on the water » se joue aujourd’hui sous nos yeux. Bravo messieurs, job done.

Quelle réussite ! Et bravo aux marins à bord ce qu’ils font est sportivement incroyable, les sons à bord révèlent la férocité de l’engagement physique nécessaire.  Le talent ici est aussi dans l’équipe technique qui  capte et produit les images. C’est  la combinaison du catamaran et de cette production moderne qui transforme notre sport en un incroyable et sidérant spectacle.

Dean Barker sait faire du mode vitesse, merci Glenn Master Yoda Ashby ? ;-)

Monsieur Dalton mouline fort

Après le spectacle remarquable des deux premières courses, quelques observations à partager. D’abord à regarder les tronches des moulineurs, bouche ouverte en recherche d’oxygène, les entendre hahaner comme des bêtes, fait que j’éprouve un grand respect pour Monsieur Grant Dalton qui à 56 ans vit son projet au milieu d’eux sur ETNZ. L’eau salé ça conserve, ou bien la rage du compétiteur.

Barker concentré, Spithill agressif (too much ?)

Dean Barker est bien concentré, élève appliqué et il ne se laisse pas entourlouper par l’agressivité télévisuelle d’un Spithill très engagé…au point de faire des erreurs comme un lof dans le start de la course 2, par trop violent et il se bloque tout seul, une enroulée de bouée avec plantage dans la 2 aussi, bref pas serein le prodige australien. Sérénité entamée aussi par un souci technique la peau de l’aile qui se décolle. Les Defenders vont avoir du travail pour bousculer ces All Blacks.

Alors kicékivapluvite ? (ou: de l’importance du speed test)

Les vitesses sont hallucinantes et surtout proches, ce qui est LA bonne surprise de cette première journée. Oracle légèrement plus facile au portant, mais ETNZ dans les conditions de ce premier jour apparaît plus véloce au près. Seraît-ce parce que Spithill semble bloqué sur un mode près serré alors que Dean Barker joue de la bouffe pour faire glisser son AC72. Ce qui peut expliquer l’écart sur le leg 5, aussi bien qu’une démotivation des Oracliens qui passent de 120 à 110% en cardio. vu que c’est plié à la régulière :-) . Techniquement, doit on voir ici la patte du septuple Champion du Monde de Classe A: Glenn Ashby ? Tirer sur le manche au près sans perdre d’efficacité est un art qui ouvre le jeu des catamarans de sport, en permettant de jouer sur la capacité mécanique d’accélérer plus longtemps que les bateaux lourds et donc lent.

Jean-Pierre Champion président de la FFVoile: « le tournant pris par l’America’s Cup est irréversible ». Ok ! sauvons la filière jeune catamaran alors ;-)

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